Eugeen Van Mieghem

  • 1875

    Eugeen Van Mieghem naît le 1er octobre dans l’auberge familiale In Het Hert au Quai Van Meteren. Son père Henri est courtier maritime et sa mère Virginie tient l’auberge.

    Eugeen grandit sur les berges de l’Escaut et au cœur des activités portuaires. Il observe les pittoresques clients du café : mariniers, matelots, patrons de nations, porteurs de sac, racommodeuses de sacs...

    Le port et l’homme de la rue vont devenir la source d’inspiration d’un artiste qui nous a laissé un panorama impressionnant, unique et virtuose de la vie des humbles dans une ville portuaire cosmopolite vers 1900 et qui est donc considéré à juste titre comme l’artiste du peuple.

    La Red Star Line a commencé à transporter des émigrants vers le Nouveau Monde en 1873 (d’abord l’Amérique, puis le Canada après la Première Guerre mondiale). Ses transatlantiques jettent l’ancre au Quai du Rhin. Le premier bureau de la Red Star Line est situé sur le Quai Jordaens.

  • 1883

    L’essor de l’activité maritime, qui va de pair avec des bateaux de plus grande taille, rend inévitable l’agrandissement du port d’Anvers. Des murs de quai en pierre sont construits et les anciens canaux comblés. Les travaux atteignent le quai Van Meteren vers 1883, obligeant le père Van Mieghem à construire une nouvelle auberge à la rue Montevideo.

    Le café de la famille Van Mieghem (Montevideostraat n°6, numéro de téléphone 21) est situé sur l’Eilandje, un quartier portuaire entièrement ceint par l’Escaut et les bassins. La rue constitue la ligne de démarcation du port et de la ville.

    Eugeen est élève à l’école de la Keistraat, où il révèle très vite son talent de dessinateur.

    À l’Athénée Royal d’Anvers, il est notamment l’élève de Pol de Mont. En 1891, Van Mieghem suit des cours du soir à l’Académie d’Anvers. Il s’y inscrit comme étudiant à temps plein en 1892.

    Vincent van Gogh s’est inscrit à l’Académie d’Anvers en novembre 1885 mais en a été renvoyé en 1886 suite à un conflit avec le professeur Siberdt.

  • 1892-1894

    Henry Van de Velde et Max Elskamp ont fondé en 1891 le cercle artistique anversois L’Association pour l’Art. Leur première exposition d’avant-garde, en mai-juin 1892, présente des artistes étrangers comme Bonnard, Pissarro, Seurat, Signac, Toulouse-Lautrec, Toorop et Van Gogh.

    Eugeen Van Mieghem visite cette exposition dans les locaux du Musée Ancien de la Venusstraat (à l’arrière de l’Académie d’Anvers). Une deuxième et dernière exposition est montée par L’Association pour l’Art en mai 1893.

    Van Mieghem obtient le premier prix de sa classe. Il s’inscrit pour l’année académique 1893-94 au cours de dessin d’après modèle antique. Il suit dans les années académiques 1894-95 et 1895-96 le cours de dessin, portrait d’après modèle vivant du professeur Siberdt.

    La Red Star Line construit en 1893 un hangar au coin du Quai du Rhin et de la rue Montevideo. Chaque émigrant y est soumis à un premier examen médical sommaire et ses vêtements et bagages y sont désinfectés. Ce bâtiment se trouve juste en face du café de mère Van Mieghem.

    L’artiste assiste donc jour après jour à l’exode des émigrants juifs. Il fait leur portrait avec beaucoup de compassion et d’authenticité dans de sublimes dessins et pastels et quelques rares tableaux aujourd’hui exposés dans le monde entier.

    Les premiers petits tableaux de Van Mieghem, dont un autoportrait, datent de 1894.

  • 1895

    L’artiste découvre à cette époque l’œuvre de Théophile-Alexandre Steinlen.

    Ce peintre, dessinateur et graveur suisse s’était établi à Paris vers 1881 et s’y était lié d’amitié avec Henri de Toulouse-Lautrec et Aristide Bruant.

    Steinlen était très productif et travaillait pour une bonne trentaine de journaux et de revues comme Le Chat Noir, Le Mirliton, L’Assiette au beurre. Ses dessins du petit peuple parisien étaient ainsi connus dans le monde entier et eurent une influence certaine sur des contemporains comme Pablo Picasso (à Barcelone), Käthe Kollwitz (à Berlin), Kees van Dongen (à Rotterdam) et Eugeen Van Mieghem (à Anvers).

  • 1896

    Le professeur Siberdt, un élève d’Henri Leys, qui avait exclu Van Gogh de l’Académie en 1886, renvoie Van Mieghem dix ans plus tard.

    Le père Van Mieghem envoie régulièrement son fils dans les bassins pour chercher des cargaisons. L’artiste porte toujours sur lui un carnet de croquis pour noter ses impressions au quotidien. Le soir, le jeune homme se plonge dans la littérature.

  • 1897

    Van Mieghem découvre des œuvres de Toulouse-Lautrec, Toorop, Luce et Edvard Munch au salon annuel du cercle progressiste bruxellois La Libre Esthétique.

    L’influence de l’expressionniste norvégien se manifeste peu après dans les compositions du jeune Van Mieghem, qui place maintenant ses personnages rêveurs au regard souvent fixe au premier plan de ses œuvres.

    Son intérêt pour la littérature le met en contact avec des écrivains anversois comme Lode Baekelmans et Edmond Van Offel.

  • 1898

    Une deuxième exposition du groupe De Scalden ouvre en juin de cette année-là à la salle De Keyser. Sous l’influence du mouvement anglais Arts and Crafts, l’association artistique s’intéresse de très près aux arts appliqués.

    C’est probablement la première exposition de groupe de Van Mieghem. Il y expose quelques dessins aux côtés de ses amis Karel Collens et Edmond Van Offel. Ses dessins sont mentionnés par Pol de Mont dans la revue De Vlaamse School. Les deuxièmes annales de De Scalden contiennent des illustrations d’œuvres de Van Mieghem.

    Augustine Pautre, née à Bruxelles mais de nationalité suisse, a 17 ans quand elle s’inscrit à l’Académie d’Anvers pour l’année 1898-99. Elle fait la connaissance d’Eugeen Van Mieghem peu après.

  • 1899

    Le chef d’entreprise anversois François Franck fonde fin 1899 l’association artistique De Kapel. La chapelle désaffectée de Lantschot sur le Falconrui devient rapidement le creuset des idées intellectuelles progressistes. Des expositions et des soirées musicales y sont organisées, des écrivains et des personnes en vue y divertissent un public souvent dissipé mais enthousiaste de bourgeois, d’artistes et d’ouvriers. Van Mieghem devient un habitué du cercle De Kapel mais reste discrètement à l’arrière-plan. Il admire le poète français Paul Verlaine et lit les ouvrages anarchistes de Domela Nieuwenhuis, Pierre Kropotkine, Jean Grave, Elisée Reclus et Sébastien Faure.

    Un nombre étonnant des œuvres de Van Mieghem datent de 1899 et, à 24 ans à peine, il témoigne déjà d’une capacité d’expression et d’une maturité exceptionnelles.

    Certains de ses dessins sont tout à fait dans l’esprit fin-de-siècle. Le père Van Mieghem meurt le 26 juin. Sur son pastel Le centre-ville réalisé le jour même de l’enterrement de son père, l’artiste dépeint pour la première fois Augustine Pautre aux côtés de la mère Van Mieghem. L’artiste produit cette même année quelques remarquables dessins d’églises.

  • 1900

    De Scalden monte une exposition au Musée Ancien d’Anvers avec des œuvres de Van Mieghem et de sept autres artistes. Ces huit artistes se regroupent sous le nom Eenigen. Dans sa revue De Vlaamse School, Pol de Mont les encourage à chercher leur propre voie.

    Fin mars De Scalden monte une autre exposition au Musée Ancien avec notamment des œuvres de Van Mieghem.

    L’artiste participe au salon triennal de Bruxelles. Il expose au Palais de Justice d’Anvers quelques-uns de ses croquis pour l’exposition sur le thème Ex libris organisée par la Conférence du jeune Barreau. Peu après, Van Mieghem dessine la couverture de l’album commémoratif des 15 ans de la Conférence flamande du Barreau d’Anvers. Il réalise entre 1900 et 1905 une série de dessins pour le Palais de Justice d’Anvers qui rappellent des œuvres similaires de Daumier et Forain.

  • 1901

    Le huitième salon de La Libre Esthétique ouvre le 1er mars à Bruxelles. Van Mieghem expose pendant un mois dix de ses œuvres aux côtés de Cézanne, Cross, Sérusier, Denis, Monet, Pissarro, Renoir, Vuillard, Guillaumin, Meunier et Hodler.

    Il en vend quelques-unes, mais en dépit de l’accueil positif qui lui est réservé, ne recherche pas les contacts avec la haute bourgeoisie bruxelloise.

    De Scalden tient en juin une exposition quadriennale avec notamment des œuvres de Van Mieghem.

    La deuxième exposition des Eenigen ouvre le 28 mai au Musée Ancien d’Anvers, avec diverses de ses œuvres. Augustine Pautre achève la même année ses études à l’Académie.

    L’artiste participe en août à l’Exposition Permanente d’Été au Cercle Royal de l’Art et en septembre au salon triennal d’Anvers.

  • 1902

    Eugeen Van Mieghem épouse Augustine Pautre le 28 janvier. Le couple vit initialement dans le bâtiment arrière du café de sa mère (rebaptisé entre temps Café Veuve Van Mieghem). L’artiste y réalise de magnifiques portraits de sa jeune femme enceinte.

    Une deuxième exposition des Eenigen ouvre au Musée Ancien. Son portrait d’Augustine illustre une carte postale publicitaire de la Collection vins du Clos Marguerite.

    Son fils naît le 11 novembre. On lui donne le prénom de son père.

  • 1903-1904

    La troisième exposition des Eenigen ouvre en mai au Cercle Royal d’Art. Des œuvres de Van Mieghem y figurent. De juillet à septembre, il participe à la quatrième exposition des Eenigen au casino mondain de Blankenberge et du 28 novembre au 7 décembre au Cercle Royal d’Art à Anvers.

    L’artiste expose en septembre au salon triennal de Bruxelles et à l’Exposition d’aquarelles, de pastels et d’eaux-fortes organisée par la Société Royale d’Encouragement des Beaux-Arts d’Anvers.

    Le cinquième salon des Eenigen ouvre en novembre au Cercle Royal avec notamment des œuvres de Van Mieghem.

    Lenore Van der Veer publie en janvier dans le Pall Mall Magazine de Londres l’article Eugene Van Mieghem – An Artist of the People.

    L’artiste et quelques amis de De Kapel participent en juillet à un hommage au militant anarchiste néerlandais Domela Nieuwenhuis. Un dessin de Van Mieghem figure dans le livre d’hommage. Pendant son séjour à Amsterdam, l’artiste admire des œuvres de Rembrandt, Vermeer et Breitner.

    Il participe en septembre au salon triennal d’Anvers et à l’exposition annuelle du cercle bruxellois Labeur.

    Van Mieghem participe en novembre à l’Exposition du croquis et de la caricature judiciaire à Anvers.

    Il participe le même mois à la sixième exposition de De Scalden, pour laquelle son projet d’affiche est retenu. On reconnaît sur cette œuvre à droite Augustine tenant une fleur à la main.

    Sa famille est à court d’argent et Van Mieghem fait en octobre poser sa femme pour lui-même et quelques-uns de ses amis. Les derniers dessins où elle est en bonne santé datent du 12 décembre 1904.

  • 1905

    Atteinte de tuberculose, Augustine tombe gravement malade au début de l’année. Dévoré par le chagrin, Van Mieghem se plonge à corps perdu dans le travail, réalisant en particulier ses dessins de sa muse malade et affaiblie. Il utilise le verso de télégrammes portuaires, de connaissements et même d’avis de décès pour dessiner. Ces œuvres ne seront jamais exposées du vivant de l’artiste.

    La réunion préparatoire de la fondation du nouveau cercle artistique Kunst van Heden (L’Art contemporain en français), une initiative de François et Louis Franck, se tient le 5 février. La réunion de fondation a lieu le 1er mars chez Louis Franck mais Van Mieghem est absent, car l’état de sa femme a empiré.

    Augustine meurt à Bruxelles le 12 mars. Elle n’a que 24 ans.

    Le premier salon d’artistes vivants de L’Art contemporain ouvre le 22 juillet au Musée Ancien à la Venusstraat. Van Mieghem y expose au moins 23 œuvres.

  • 1906-1909

  • 1910-1913

    L’artiste expose à nouveau pour la première fois en mars 1910 au salon annuel de L’Art contemporain. Il participe à la fin de la même année à l’exposition de Noël au Cercle Royal. Ses pastels aux couleurs vives témoignent qu’il a retrouvé la joie de vivre.

    Il participe en février 1911 au salon de groupe de L’Art contemporain.

    Van Mieghem a sa première exposition individuelle au Cercle Royal (aujourd’hui le théâtre Arenberg) du 17 au 28 novembre 1912. Il y présente pas moins de 39 tableaux, 52 pastels, aquarelles et dessins.

    Il participe en 1913 à l’exposition de Pâques du Cercle Royal d’Art anversois, au Salon du Printemps à Bruxelles et au salon de groupe de L’Art contemporain.

  • 1914

    L’Art contemporain organise en mars le Deuxième Salon Belge au Pulchri Studio à La Haye, avec notamment des œuvres d’Ensor, Laermans, Van Rysselberghe, Van Mieghem et Wouters.

    Le salon anversois annuel de L’Art contemporain ouvre le 7 mars avec pas moins de 29 œuvres de Van Mieghem. Cette exposition fait la part belle aux œuvres de Jakob Smits, Rik Wouters et Van Gogh (avec pas moins de 96 toiles !). Van Mieghem y découvre des tableaux de renommée mondiale comme Les iris et La chambre à coucher et peint peu après Iris et L’alcôve.

    Un mois plus tard, L’Art contemporain organise Sonderausstellung der belgischen Kunstvereinigung L’Art contemporain à Cologne avec notamment des toiles de Claus, Ensor, Smits, Vaes et Van Mieghem. Van Mieghem devient membre de L’Art contemporain, mais la reconnaissance nationale dont le peintre fait peu à peu l’objet est brutalement interrompue par l’invasion allemande le 4 août.

  • 1914-1918

    Pendant l’assaut et le siège d’Anvers (7, 8 et 9 octobre), la famille Van Mieghem fuit la ville, tout comme le gros de la population.

    L’artiste continue à dessiner ses concitoyens désorientés pendant cet exil forcé. Sa mère et sa famille autour d’elle constituent les principaux modèles de ses œuvres de guerre.

    Après la chute de la ville, la famille revient au café pour y passer les années d’occupation. Van Mieghem aide aux distributions de soupe, dessine des enfants indigents et fait des caricatures mordantes de l’occupant allemand.

    Une manifestation pour l’autonomie de la Flandre est organisée le 3 février 1918 à l’initiative d’August Borms. Van Mieghem réalise à la suite de cette action une lithographie et quelques dessins d’un incident avec un drapeau au lion sur la Meirplaats.

  • 1919

    Sa mère vend son café peu après la guerre et entre dans une maison de retraite.

    Van Mieghem expose du 8 au 19 mars son importante production d’œuvres de guerre au Cercle Royal mais en vend très peu en dépit des éloges des critiques d’art car la population veut oublier les souffrances de la guerre.

    Malade et affaibli, il est interné en avril au sanatorium de Fort Jaco à Uccle.

    L’artiste y rencontre Marguerite Struyvelt, qui a 23 ans. Il partira vivre avec elle à Anvers en septembre 1920.

    En mai a lieu à Scheveningen une deuxième exposition de ses œuvres de guerre. Sa participation en septembre au Salon des aquarellistes belges à Bruxelles est accueillie de manière très positive par Georges Eekhoud dans la revue Onze Kunst. Van Mieghem participe fin 1919 à l’Exposition d’artistes anversois à la Salle des Fêtes du Meir.

  • 1920-1921

    Le 22 mars 1920, le ministre Jules Destrée nomme Van Mieghem professeur à l’Académie d’Anvers pour la classe de dessin d’après modèle classique. Dans la pratique, il dirige en fait la classe d’après modèle vivant. L’artiste enseignera à l’Académie jusqu’à la fin de sa vie.

    Van Mieghem ne présente que deux œuvres au salon annuel de L’Art contemporain de juin 1920.

    L’artiste épouse Marguerite Struyvelt le 10 novembre 1920. Il a 45 ans, elle en a 24. Son fils n’accepte pas son mariage et s’engage comme matelot à la Red Star Line.

    En 1921, Van Mieghem expose au salon de L’Art contemporain.

  • 1922

    En février, l’artiste fait un séjour dans un sanatorium à Burtscheid, près d’Aix-en-Chapelle.

    Au salon annuel de L’Art contemporain d’avril, Van Mieghem vend sa toile Enfants des quais au collectionneur Jozef Beuckeleers.

    Il participe en juillet au salon triennal de Gand et en septembre au Salon des aquarellistes belges à Bruxelles.

    L’artiste aménage avec sa jeune épouse au n°30 de la rue Saint-Paul, dans un appartement du deuxième étage.

    Van Mieghem expose en avril au salon triennal d’Anvers et son Petit filou du port est acheté par Cléomir Jussiant. Le Musée d’Anvers fait l’acquisition de sa toile Femmes des quais au salon triennal de septembre. L’artiste participe en septembre au Salon des aquarellistes belges de Bruxelles.

  • 1924

    Van Mieghem présente en mai 36 œuvres à l’exposition de L’Art contemporain et Paul Lambotte, directeur du Département des Beaux-Arts à Bruxelles, correspond avec lui à propos d’un éventuel achat par l’Etat belge de son tableau Aux quais. La vente n’aboutira finalement pas.

    Pol de Mont se répand en éloges sur la participation de Van Mieghem au salon annuel de L’Art contemporain.

    L’artiste participe en septembre au Salon des aquarellistes belges de Bruxelles.

    Son mariage est un échec. Marguerite le quitte à la fin de l’année et retourne à Bruxelles.

  • 1925

    Van Mieghem expose début mai 8 tableaux et 4 monotypes au salon de L’Art contemporain.

    En juillet, il part en vacances à Blankenberge avec la famille d’Henri Trousselot, directeur des papeteries anversoises, qui est marié avec sa cousine. L’artiste va avec eux à Ostende, où il rend visite à son ami Ensor.

    Il participe au Salon des aquarellistes belges et à la Libre Académie de Belgique à Bruxelles et au salon triennal et à l’exposition Portraits d’enfants au Cercle Royal d’Anvers.

    Deux œuvres de Van Mieghem sont exposées fin mars à Berne et sont achetées par des collectionneurs suisses.

  • 1927

    Le 1er février, Van Mieghem et Struyvelt signent un accord provisoire de divorce.

    Ses problèmes personnels et sa mauvaise santé l’empêchent de participer au salon de L’Art contemporain.

    Début juillet, l’artiste est interné au sanatorium Dennenheuvel à Ossendrecht (Pays-Bas).

    Son ami de jeunesse Lode Baekelmans publie en novembre un très beau texte sur Van Mieghem dans De Vlaamse Elsevier. L’article mentionne les noms d’artistes qu’il admire : Breitner, Israëls, Meunier, Millet, de Toulouse-Lautrec, Steinlen, Forain...

    Van Mieghem participe en septembre au Salon des aquarellistes belges à Bruxelles et à l’exposition triennale à Anvers.

    Il participe en octobre à une exposition montée par l’Etat belge dans la capitale hongroise. Sa toile Femmes du port est achetée par le musée de Budapest.
    L’artiste participe à l’exposition Jeune art belge à Hanovre. Il participe pour la dernière fois au salon de L’Art contemporain, où il présente 4 œuvres.

  • 1929

    La santé de Van Mieghem se détériore rapidement. Ayant des difficultés à se déplacer, il correspond davantage avec ses amis Lode Baekelmans et Ernest Van den Bosch.

    Il fait des croquis dans son agenda de poche et y note des rendez-vous avec des docteurs et des avocats.

    À la fin de sa vie, l’artiste réalise un cycle sur le calvaire du Christ. Son ami Willem Elsschot achète sa Descente de Croix.

    L’artiste expose en septembre à Bruxelles au Salon des aquarellistes belges. C’est sa dernière participation à une exposition.

  • 1930

    Van Mieghem réalise en janvier une série de brillants petits dessins des objets du quotidien qui l’entourent dans son appartement de la rue Saint-Paul.

    L’artiste meurt le 24 mars à 54 ans à peine d’un anévrisme à l’hôpital Stuivenberg d’Anvers.

    Sur son chevalet, figure sa dernière toile d’une racommodeuse de sacs. On retrouve dans son agenda de poche une citation de Rainer Maria Rilke: “Peut-être apparaîtra-t-il que vous êtes appelé à être artiste. Alors acceptez ce destin, et portez-le, son poids et sa grandeur, sans jamais attendre autre récompense qui vous vienne du dehors. Car l’homme qui crée doit avoir un monde pour soi, il doit tout trouver en soi, et dans la nature qu’il s’est appropriée.”

  • Nu

    Le cercle L’Art contemporain organise une grande rétrospective Van Mieghem dans son pavillon à
    l’Exposition Universelle de 1930 à Anvers. Le livre d’art qu’Ernest Van den Bosch prévoyait de publier
    est reporté en raison de la crise économique et ne sortira finalement jamais des presses. Le fils de
    l’artiste publie toutefois à titre posthume un carton de 30 gravures imprimées en 30 exemplaires.
    La Galerie d’Art Kodak de Bruxelles organise une rétrospective en octobre 1930.
    Des œuvres de l’artiste sont montrées en 1931 à une exposition intitulée 100 ans d’art belge à Van
    Wisselingh & Co à Amsterdam.
    La galerie anversoise Breckpot organise en 1933 et en 1935 des rétrospectives des expositions sur
    Van Mieghem.
    En 1933, seize de ses toiles sont accrochées à l’exposition Art belge à Stockholm, à Malmö et à Oslo.
    En 1935, ses œuvres figurent dans une exposition à l’occasion des 30 ans de L’Art contemporain au
    Palais des Beaux-Arts à Bruxelles.
    L’administration anversoise lui consacre en 1944 une rétrospective au Salon d’Art Communal, mais
    l’œuvre de Van Mieghem est balayée par les multiples courants artistiques qui naissent après la
    Seconde Guerre mondiale et sombre dans l’oubli.
    En 1958, son ancien élève Jan de Schutter participe à une rétrospective Van Mieghem au Salon d’Art
    Communal à Anvers et le Musée Emile Verhaeren monte une rétrospective Van Mieghem en 1968.
    En 1975, Frits Danckaert et Remi de Cnodder organisent à l’occasion du centenaire de la naissance de
    l’artiste une rétrospective dans les salles des Antwerpse Waterwerken (la Centrale des Eaux de la
    commune).
    Le groupe d’assurances anversois Apra publie en 1975 Mensen van toen d’après un carnet de croquis
    de Van Mieghem datant de 1905.
    La Fondation Eugeen Van Mieghem est créée le 16 août 1982.

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